Carnet de route, voyage en Argentine Novembre 2010

Cruel dilemme quand on n'a que 2 semaines de vacances pour visiter un pays aussi vaste que l'Argentine. Grand comme 5 fois la France, ce pays qui a la tête sous les tropiques et les pieds dans l'Antarctique, présente bien des atouts mais il fallait faire des impasses. Comme d'hab, c'est une fois le billet vol sec (650 € A/R trouvé sur Air Europa) en poche, et après avoir glané quelques infos à droite à gauche, que nous avons décidé de l'itinéraire. De l'Argentine on connaissait déjà les incontournables Chûtes d'Iguazu (voir notre voyage au Bresil) mais il restait tout de même trop de choses à voir en si peu de temps, alors on a fait des choix. Notre voyage commencera bien sûr par une halte à Buenos Aires, puis, ce sera près de 20 heures de bus, soit 1700 km traversés à travers la Pampa, pour arriver jusqu'à Puerto Madryn et la Péninsule Valdes en Patagonie (car novembre est encore la saison pour voir des baleines Franches Australes), et enfin, à coup de vols intérieurs, nous rejoindrons la région de Salta, le Nord Ouest Argentin (NOA), pour une semaine dans une toute autre ambiance, Andine, presque Bolivienne. Là, souvent nos pieds monteront à 4000 mètres d'altitude, nos yeux s'émerveilleront de paysages semblant tout droit sortis d'une autre planète, tandis que nos coeurs rencontreront des populations ancrées dans des traditions, à plusieurs siècles de la capitale. Un très, très beau voyage !

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1er jour (dimanche 14 novembre 2010) Grenoble / Paris / Madrid :

L'Argentine ça se mérite ! Nous voilà partis pour un sacré marathon des transports. Je résume (ça va plus vite à lire qu'à faire) : Départ à midi par le TGV pour Paris, ça commence plutôt cool avec un wagon de 1ère classe pour nous tous seuls... mais ça ne va pas durer.

On enchaîne à 19h00 avec un premier vol, opéré par Air France, de (théoriquement) 2 heures pour Madrid, ce qui devrait nous laisser 3 bonnes heures pour traverser l'aéroport de Madrid et trouver notre correspondance... sauf que ... les bagagistes d'air France à Paris sont en grève et les contrôleurs aériens à Madrid aussi ! Résultat : On atterri à Madrid (terminal 2, ça a son importance) vers 23h30 (au lieu de 21h10 prévu initialement) et notre avion pour Buenos Aires décolle à 23h55 ... du terminal 1. Sortis de l'avion, une charmante hôtesse nous guidera dans la bonne direction, je n'ai pas encore retrouvé tous les automatismes de la langue hispanique mais je retiens surtout son mot de conclusion :"Rapido !" autrement dit en bon français "Courez !". Le décors est planté, on est dans l'ambiance, c'est les vacances, je sens qu'on va rire.

2ème jour (lundi 15 novembre 2010) Madrid / Buenos Aires :

Je lève tout de suite le suspens : nous avons bien eu notre avion, un joli Airbus A330.

Et donc, après 13 heures de vol (et 4 heures de décalage horaire pour ceux qui ne comprennent pas le compte), nous arrivons à Buenos Aires vers 9h00 du matin.

On est pris en charge comme des petits poussins sortis de l'oeuf, par un chauffeur de "Remise" (sorte de taxi Argentin dont le prix est fixe et connu d'avance, à la course, quelques soient les conditions de trafic, ce qui peut éviter de mauvaises surprises). Ce chauffeur nous est envoyé par Yann, le sympathique proprio de l'hôtel B&B La Querencia de Buenos Aires que j'ai réservé pour 3 nuits.

On ne peut rêver meilleur accueil : Yann est un français installé à Buenos Aires (ce qui facilite bien l'arrivée), qui a rénové, tout récemment, un bâtiment ancien, doté de tout le confort moderne. L'ensemble a du cachet, c'est charmant et situé dans le quartier de San Telmo. Pour un prix imbattable (140 pesos, soit environ 28 euros) on dispose d'une chambre spacieuse et confortable donnant sur un patio intérieur, au calme, à deux pas du métro et à 10 minutes à pied de Defensa (la fameuse rue des antiquaires de San Telmo). Le ptit dej est compris, ainsi que le wifi et le sourire et l'amabilité des propriétaires. Franchement, voilà une adresse qui devrait vite devenir incontournable et que, vous l'aurez compris, je recommande chaudement.

Après notre installation à l'hôtel, une petite douche revigorante et on part à pied, direction Defensa, pour une promenade qui nous conduira jusqu'au Centro (Plaza de Mayo). Il nous faut d'abord traverser l'Avenida 9 de Julio. Avec ses 140 mètres de large s'étalant sur 16 voies de circulation, c'est une des avenues les plus larges du monde et, à pied, ça se remarque.

Le temps de changer nos euros dans l'un des nombreux bureaux de change du centre, et de manger un morceau, il se met à pleuvoir. On n'a pas vraiment prévu ça niveau tenues vestimentaires et on s'engouffre dans la première bouche de métro pour rentrer à l'hôtel et se reposer du voyage.

3ème jour (mardi 16 novembre 2010) Buenos Aires :

Aujourd'hui la journée sera consacrée à la visite de la ville. On repart de notre point de la veille, la place de Mai, on poursuit sur l'Avenida de Mayo jusqu'à la Plaza del Congresso.

Puis on va faire un tour sur les "Dique" (Puerto Madero)

et enfin, on prend un taxi pour La Boca, arrêt obligatoire à Caminito. Grave erreur d'ailleurs que d'avoir pris un taxi, le chauffeur remarquant nos têtes de pigeons voyageurs, ne manquera pas de nous faire faire tous les détours imaginables histoire d'allonger la durée (et le prix) de la course. Au retour on se contentera du bus urbain, beaucoup, mais vraiment beaucoup moins cher.

Caminito : des maisons de briques et de tôles, très colorées, une ambiance festive, des terrasses de bistrots avec démonstrations de Tango, des boutiques de babioles et souvenirs. C'est typique. Évidemment c'est très touristique, mais on y passe un excellent moment.

Le soir, dîner au Resto "El Desnivel" sur Defensa, très bon et pas cher du tout.

On va faire connaissance avec la viande Argentine qui n'a vraiment pas usurpé sa réputation. Notamment le "Biffe de Chorizo" qui, comme son nom ne l'indique pas, n'a rien à voir avec une saucisse épicée, il s'agit en fait d'une magnifique et ENOOOORME côte de boeuf grillée (au feu de bois généralement), d'une qualité et d'une tendresse incroyables. Pour 30 à 40 pesos (6 à 8 euros) on se retrouve ainsi avec une demi-vache dans son assiette !

4ème jour (mercredi 17 novembre 2010) Tigre :

On décide de se faire une petite virée à Tigre, immense delta fluvial sur le Rio de la Plata, à 30 km au nord de Buenos Aires. Tigre c'est un peu la Venise de l'Argentine, on navigue sur les canaux (la comparaison avec Venise s'arrête ici). Pour s'y rendre, on part en train de la gare Retiro, pour quelques centimes d'euros (2 pesos et des poussières) et un voyage d'environ 1 heure.

Il y a bien un train touristique, le "tren de la costa" qui fait le trajet mais ça nous semblait être un genre "attrape touriste" et finalement, c'est au moins aussi intéressant de voyager dans un train avec des locaux. Une fois à Tigre, on se rend à la gare fluviale (c'est à côté) et là, on a l'embarras du choix. On se décide pour le bateau-bus, tout en bois, direction "Tres Bocas", c'est une jolie ballade sur les canaux, d'ailleurs conseillée par le guide du Routard.

Une fois à Tres Bocas, le temps d'une petite promenade et d'une halte déjeuner, qu'il faut déjà attraper un bateau pour le retour, puis de nouveau un train pour faire le voyage en sens inverse.

On arrive à Buenos Aires en fin d'après-midi, il nous reste du temps, on le consacre à la visite de la frégate "Presidente Sarmiento" transformée en musée flottant.

5ème jour (jeudi 18 novembre 2010) Bus pour Puerto Madryn :

C'est à 15 heures qu'on s'embarque dans une nouvelle expérience qu'on attendait d'ailleurs avec impatience : Nous allons passer près de 20 heures (dont la nuit complète) dans un bus argentin.

Oh mais attention, le confort de ces bus n'a rien à voir avec ce que nous connaissons en France. Il y a 3 classes : les places assises standard, les semi-cama (cama = lit en espagnol) et les cama. Dans les "cama" il faut encore faire la distinction entre les "Cama Executive" et les "Cama Suites". C'est ces derniers que nous avons réservé, à savoir des sièges hyper confortables qui se transforment en couchettes, parfaitement horizontales.

J'avais réservé ces places depuis la France sur Andesmar, l'une des multiples compagnies de "Collectivos". On peut réserver par le web jusqu'à 1 mois à l'avance et c'est préférable car il y a très peu de vrai "Cama Suites" dans les bus (seulement 6 places dans notre bus), c'est à peine plus cher que les "Cama Executives" (compter environ 70 euros pour un voyage de 20 heures et 1700 km, avec télévision, repas, mini bar à discrétion et services compris) et on dispose d'une vraie inclinaison à 180°. Pour tout dire, je n'ai pas vu le temps passer, j'ai dormi comme un bébé et tout aurait été parfait si on ne nous avait pas réveillé à minuit et demi pour nous servir le dîner (dont un énorme plat de lasagnes, agrémenté d'une flûte de champagne, mais à cette heure ci et en plein sommeil, mon estomac dit stop ! ).

Quand même beaucoup plus sympa que l'avion, si on a le temps. Le bus est très confortable et on voit du paysage. On traverse la Pampa, des hectares de pâturages et des vaches à perte de vue.

6ème jour (vendredi 19 novembre 2010) Puerto Madryn (Patagonie) :

Il est 11h (le bus a pris 2 heures de retard), lorsque l'on arrive à Puerto Madryn, au coeur de la Patagonie. Il fait beau et chaud mais le temps peut changer rapidement ici, surtout à cause du vent, parfois violent. Il faut prévoir des "couches" de vêtements, à mettre ou retirer dans la même journée, du tee-shit à la polaire, sans oublier un bon coupe-vent et une bonne protection solaire car le fameux trou dans la couche d'ozone, c'est ici.

A la gare routière on récupère la voiture de location que j'avais réservé sur le web depuis la France chez PixelRentACar une agence locale (j'avais fais un peu le tour de ce qu'on peut trouver sur place et demandé quelques devis pour comparer les tarifs). On a même le GPS inclus, c'est rassurant. Nous partons poser nos valises à l'Hosteria Hipocampo . Encore un très bon choix d'hôtel (niveau rapport qualité/prix et situation, bien que la déco soit vieillissante et les chambres, pas très grandes). Hormis le petit dej (d'ailleurs compté en supplément) qu'il vaut mieux oublier parce que le genre 3 biscottes brisées et café en poudre réchauffé au micro-onde ben, je sais le faire moi même. Donc les jours suivants, on achètera du pain et quelques bons gâteaux à la pasteleria du coin et on se fera notre petit dej' tout seuls comme des grands (vu qu'il y a frigo micro-onde et vaisselle à dispo dans la chambre), le tout, dégusté sur la terrasse, face à la mer.

Bref, ne nous plaignons pas car pour 210 pesos (soit environ 40 euros) on a droit à une chambre double, avec vue sur mer de face et grande terrasse.... et en prime les baleines qui viennent s'ébattrent sous nos yeux, le pied !

A la gare routière, on a aussi récupéré les horaires des marées. On sait donc où aller et à quelle heure. Donc on file sur Punta Loma, à 17 km au sud de Puerto Madryn, une piste conduit à une petite colonie de lions de mer (qu'il faut voir à marée basse).

Merveilleux (et bruyant) spectacle.

Ensuite demi-tour et direction Playa Doradillo (15 km au Nord de Puerto Madryn) où, à marée haute cette fois, les baleines viennent "virevoleter" (sic le "Routard" page 329). Bon, de baleines virevoltantes nous n'en verrons pas la moindre queue, ni même une nageoire. Dommage j'aurais bien voulu voir comment ça virevolte une baleine. Bref, c'est un premier rendez-vous manqué, et forcément, une petite déception à la clé... espérons que ce ne soit que partie remise.

7ème jour (samedi 20 novembre 2010) Péninsule Valdès - Rdv avec les Baleines :

Là ça y est, ce coup ci c'est le bon jour, déjà depuis notre chambre d'hôtel nous les avions aperçues ces baleines, témoignant qu'elles étaient encore bien là (les baleines Franches Australes viennent se réfugier et se reproduire ici chaque année, entre juillet et décembre, on en dénombre environ 800 dans le golfe de la Péninsule Valdes en haute saison, mais seuls quelques spécimens sont encore présents à cette période de l'année). Quand on regarde le calendrier de la Faune, on comprend vite qu'il faut venir ici entre septembre et novembre, si l'on veut voir un maximum d'espèces.

Sans aucun doute, la journée qui nous attend restera gravée dans nos mémoires jusqu'à la fin de notre vie.

Nous partons vers 8h30 du matin, il nous faut rejoindre la Péninsule Valdès, réserve naturelle protégée (et à accès payant). C'est à Puerto Piramides (à 100 km de Puerto Madryn) que l'on prendra le bateau pour approcher au plus près ces impressionnants mammifères marins.

Après un premier arrêt à Ismo Ameghino, on poursuit jusqu'à Puerto Piramides et on réserve notre bateau, embarquement prévu à midi pour 1h30 de balade en mer. En attendant, on va voir une petite colonie de lions de mer près de Puerto Piramides, et on casse la croûte.

A midi, on nous recouvre d'un grand ciré imperméable et on nous harnache d'un gilet de sauvetage (mais non, j'ai pas pris 30 kg !). Tout ça me semble un peu surfait... que Nenni !

...avant de monter dans une sorte de gros zodiac (il y a plusieurs sortes de bateaux, les plus petits permettent d'approcher les baleines de très près, au raz des flots, c'est une expérience vraiment inoubliable). Il n'y a pas de port à Puerto Piramides, on monte dans le bateau depuis la plage et celui-ci est ensuite tiré dans la mer par un tracteur, plutôt original.

Après quelques minutes de navigation, on commence à apercevoir une baleine, elle est encore un peu loin mais on se rapproche... jusqu'à quelques mètres. Les "haaa" et "hooo" fusent dans le bateau, au spectacle des baleines nous offrant la splendeur de leur nageoire codale ou sortant la tête de l'eau à quelques mètres de nous. Tant bien que mal j'essaye de prendre quelques photos mais pas facile de saisir une baleine au vol :-) Et puis vlan, en voilà une qui sort la tête juste au moment où j'appuie sur le déclencheur. Je suis content, j'ai fais THE photo of THE baleine, et c'était pas évident.

Je peux ranger mon appareil photo et profiter à fond de cet instant. Une bonne idée d'ailleurs car la baleine est si proche de nous que la mer devient très agitée, ça bouillonne, ça tangue, on est ballottés, trempés comme des souches et jusqu'aux os (malgré le ciré) mais ça n'a plus aucune importance, la baleine pourrait bien faire chavirer le bateau à ce moment précis, je m'en fiche complètement, c'est du pur bonheur et ça va durer près d'une heure.

Retour au port, le temps de se changer et on part explorer la Péninsule Valdès. Les distances sont assez considérables (400 km pour le circuit complet) et il n'y a que des pistes.

Premier arrêt à Punta Delgada, où vit une colonie d'éléphants de mer. Après 70 km de piste, on arrive à 16h05 et une charmante demoiselle vient nous annoncer que c'est une propriété privée (ça on savait) et que ça ferme à 16h ! (ça on ne savait pas). Sympa ! Il ne nous reste plus qu'à aller voir ailleurs. On arrive dans les environs de Caleta Valdès vers 17h, le temps de contempler une autre colonie d'éléphants de mer (pas très spectaculaire)

à part un petit jeune, curieux de notre présence, qui nous fait bien rire.

On marche un peu sur le chemin qui longe la plage, pour, peut-être apercevoir des Orques mais nous n'en verrons pas et, à vrai dire, le spectacle d'une Orque déferlant sur la plage pour dévorer un bébé phoque, est certes rare, mais on ne tient pas tant que ça à y assister.

Quelques kilomètres plus loin, nous attendent des pingouins (plus exactement, des Manchots de Magellan).

C'est drôle et mignon comme tout et on peut les approcher de très près.

Mais on en verra beaucoup plus et avec beaucoup plus d'émotion ailleurs (à Punta Tombo), le lendemain.

Il faut filer sur les pistes pour le retour afin de ne pas se faire surprendre par la nuit. 200 km de pistes caillouteuse parcourues dans la journée. A présent le sable devient mou et il vaut mieux ne pas trop ralentir mais quelques vigognes égarées prennent un malin plaisir à traverser juste devant nous.

C'est finalement à la nuit tombée que nous arriverons à Puerto Madryn,

avec le sentiment que la Péninsule Valdès en une seule journée c'est un vrai challenge, et que ça ne vaut réellement le voyage que pour les baleines.

La soirée se termine dans un resto de la plage et, puisqu'on est au bord de la mer, on reprend des forces en mangeant du poisson.

8ème jour (dimanche 21 novembre 2010) Punta Tombo :

A 180 km au sud de Puerto Madryn se trouve la plus grande colonie de Manchots de Magellan du monde. On y recense environ 1 million d'individus, c'est un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte pour qui prend le temps de visiter cette région de la Patagonie. Nous partons donc de bon matin en direction de Punta Tombo. Au sud de Trelew, le paysage change et devient digne d'un western. Les derniers kilomètres se parcourent sur une piste. Il nous faudra plus de 2h30 pour rejoindre notre destination.

Arrivés à Punta Tombo, on ne sait plus très bien si c'est nous qui entrons dans le domaine des pingouins ou si c'est eux qui entrent dans notre domaine.

On essaye surtout de ne pas trop les déranger malgré l'affluence de touristes,

mais, heureusement, les pingouins sont encore plus nombreux.

On prend des photos, on s'amuse de leur démarche chaloupée tels de gros canard, on s'extasie devant leur nombre impressionnant, on s'émeut de leurs comportements

et puis... là juste devant moi, dans un nid, une madame pingouin couve un oeuf. J'appelle Odette, on observe la pingouinette en silence se tortiller et puis pouf, la voilà qui pond un deuxième oeuf juste sous nos yeux. Moment émouvant et unique.

Sur la route du retour vers Puerto Madryn, on fait une halte à Playa Union, arrêt initialement prévu pour partir en mer voir des dauphins Toninas (des dauphins noirs et blancs, ressemblant un peu à des orques) mais le lieu pas très avenant et le vent froid nous rebutent un peu pour faire cette excursion. Par contre, on a la chance d'observer un lion de mer qui a choisi de nager dans le port pour pêcher...

On en profite aussi pour prendre en photo l'un des innombrables autels planté le long des routes (et pistes) d'Argentine. Celui-ci, caractéristique avec ses foulards rouge, est consacré à Gauchito Gil, l'un des "santos" les plus populaires du pays et dont on retrouve les autels absolument partout.

On pousse ensuite jusqu'à Gaiman, village Gallois, décevant et sans grand intérêt à nos yeux. Il est déjà tard lorsque nous rentrons à notre hôtel, avec une cargaison d'empañadas à déguster face à la mer.

9ème jour (lundi 22 novembre 2010) Puerto Madryn / Salta :

C'est une journée dans les avions qui nous attend puisqu'après la péninsule Valdès, au lieu de poursuivre plus au sud de la Patagonie, nous avons décidé de remonter tout à fait au nord du pays. Nous avons donc un premier vol de 2 heures Puerto Madryn / Buenos Aires puis un second de même durée, jusqu'à Salta. En temps normal, les avions transitent par l'aéroport national "Aeroparque" de Buenos Aires et tout est simple pour la connexion. Mais évidemment, rien ne fonctionne comme prévu. Aeroparque est fermé pour travaux, notre premier avion va donc atterrir à "El Palomar", sorte d'aérodrome militaire pas vraiment prévu pour accueillir des touristes, et le second avion décollera de ... Eizeiza, c'est à dire l'aéroport international, situé à plus de 30 kilomètres du premier !

Pour ces vols intérieurs, j'aurais pu sans doute faire les réservations moi-même mais j'ai préféré passer par l'agence Equinoxe, qui s'est occupée de tout, pour quelques euros de plus, et surtout, qui a très bien géré notre transfert entre les 2 aéroports, un soucis de moins.

A Puerto Madryn, après un dernier coucou aux baleines sur la plage,

on embarque dans un petit avion de la compagnie ANDES

que je trouve très chouette avec son fuselage élancé style Concorde et son petit escalier intégré qui lui donne des airs de jet privé, la classe ;-)

Seul défaut : un poids de bagages en soute limité à 15kg par passager ! On rusera comme on pourra, en chargeant nos bagages de cabine (non pesés) au maximum et en gardant nos blousons et polaires à la main pour alléger les valises au max. Mais on le savait, on avait prévu le coup.

On s'offre alors, sous le ciel bleu, nos dernières vues aériennes de Puerto Madryn et la Péninsule Valdès.

A El Palomar, c'est la pagaille, on nous débarque sous des tentes provisoires où les valises sont entassées pêle-mêle. Chance à celui qui trouve son sac en premier et sort rapidement de la mêlée.

Bref, on récupère nos sacs tant bien que mal et on part vite rejoindre l'autre aéroport. Notre avion décolle dans 2 heures, c'est jouable. Nous allons voler sur LAN airlines pour arriver à Salta vers 19h30. On prend un "remis" et nous voilà arrivés à notre Hôtel, il est déjà plus de 20h.

L'hôtel EL ALJIBE à Salta est un assez mauvais choix. Certes situé en plein centre, je l'avais réservé par le site Hostelworld mais ce n'est pas terrible. Le bâtiment est original, on dirait une ancienne prison. En soit ce n'est pas dénué de charme, sauf que les chambres ne sont pas plus grande que des cellules.

10ème jour (mardi 23 novembre 2010) Salta / Cafayate :

Depuis notre arrivée à Salta la veille au soir, il pleut des cordes. C'est le printemps austral mais aussi le début de la saison des pluies dans cette région, et ça nous inquiète un peu pour la suite. Un coup d'oeil à la météo : bonne nouvelle, ça ne devrait pas durer. Et, en effet, en milieu de matinée la pluie s'arrête. Même si le ciel reste bien couvert, ça n'empêche pas de partir se promener dans les rues de Salta,

à la découverte du patrimoine de cette jolie ville coloniale.

L'Iglesia San Francisco, la Cathédrale (sur la plaza 9 de Julio)

A midi, on récupère la voiture réservée chez Europcar (mais j'aurais mieux fais de passer par Autoescape, un poil moins cher, et le correspondant local est... Europcar). En effet, Autoescape paraissait plus cher car annonçant des frais pour abandon du véhicule à l'aéroport, tandis qu'Europcar ne mentionnait aucun frais, sauf que sur place on m'a demandé de les payer... Finalement, on décide de prendre et de rendre la voiture en ville, sachant qu'un taxi pour l'aéroport coûte bien moins cher que la taxe en question.

Vu que le temps reste couvert, je prends aussi la décision de modifier notre itinéraire. Nous partons donc en direction de Cafayate (prononcer cafa-chaté), pour découvrir la fabuleuse Quebrada de las Conchas. Le temps reste nuageux, alors on flâne un peu en chemin, jusqu'à faire un petit détour par le Dique del Corral.

A mesure que l'on avance, le ciel se découvre de plus en plus et c'est sous un radieux soleil que nous abordons la magnifique Quebrada. C'est un véritable enchantement, nous sommes émerveillés par ce que nous voyons.

Une surprise et un nouveau paysage fantastique nous attendent à chaque virage.

On se croirait un peu dans un décors de Western, façon Sergio Leone ou John Wayne

D'ailleurs Odette s'y croit vraiment !

Mais qui n'y croirait pas ?

Le soir nous nous installons à l'Hôtel RUSTY-K à Cafayate, auberge sympathique et d'un très bon rapport qualité/prix (140 pesos, soit environ 28 euros petit dej et internet inclus).

Et nous terminons la soirée de cette magnifique journée, dans un restaurant au centre du village.

Tamales, Parillada, excellent vin de bodega de Cafayate et musique folklorique au programme.

11ème jour (mercredi 24 novembre 2010) Cafayate / Quilmes / Cachi :

Ce matin nous partons voir les ruines de Quilmes, A 60 km au sud de Cafayate, par une bonne route, se trouvent les ruines de cette cité précolombienne, bâtie par les indiens Quilmes aux alentours de l'an 1000. La configuration particulière du lieu (sorte d'amphithéâtre naturel, une forteresse à flanc de colline) permirent aux indiens de résister ici pendant 130 ans à l'envahisseur espagnol. Ce n'est qu'en 1666 qu'ils furent vaincus puis déportés par les conquistadores, à plus de 1000 kilomètres de leur environnement, afin de bâtir la ville qui deviendra plus tard la capitale de l'Argentine, Buenos Aires.

De cette citée ne subsistent plus que les fondations (reconstituées), mais le cadre est grandiose. Notez le contraste de ces immenses cactus candélabres plantés dans le désert avec pour horizon, les sommets enneigés de la Cordillère des Andes.

De retour à Cafayate à l'heure du déjeuner, on fait une pause à "La Casa de las Empañadas" où ces délicieux petits chaussons typiquement argentins, sont aussi variés et excellents que le livre d'or est original (taggué sur les murs du restaurant).

Surprise ensuite de découvrir que des perroquets sauvages nichent dans les arbres de la place située en plein coeur du village. On avait vu des perroquets sauvages dans la Quebrada de las Conchas, mais, là, sur la place du village, ça nous étonne.

Après le déjeuner, nous partons pour Cachi, via Molinos, c'est une autre route extraordinaire que nous allons parcourir, celle dite des Vallées Calchaquies.

Mais c'est aussi la fameuse "Ruta 40", route mythique qui traverse toute l'Argentine du sud au nord.

Dans cette région, il vaut mieux d'ailleurs parler de "piste" que de "route" car les passages asphaltés sont rares et même totalement inexistants entre Cafayate et Cachi.

La piste est parfois mauvaise mais la quebrada est magnifique : des paysages sauvages, on se sent seuls au monde,

les arrêts photos sont fréquents.

Nous arrivons le soir à Cachi et nous nous installons dans un bel et confortable hôtel avec piscine (Hostal Llaqta Mawk'a, 210 pesos soit environ 40 euros la nuit pour 2 personnes, petit dej' et internet compris).

On dînera dans un des restaurants du village.

12ème jour (jeudi 25 novembre 2010) Cachi / Salta :

Nous allons boucler le circuit des Vallées Calchaquies. Après Cachi, la route 40 devient bonne et asphaltée, on rejoint Payogasta, puis on bifurque sur la route 33. On se trouve alors sur la Recta TinTin, une ligne droite, connue dans tout le pays, qui semble réellement infinie,

avant de remonter à 3348 mètres d'altitude, jusqu'au Col de Piedra del Molino, et c'est ensuite la splendide descente vers Salta, par la Cuesta del Obispo.

Le sol est arride mais les cactus sont en fleurs.

Transporté dans un tel environnement, il me semble entendre les premières notes de "El Condor Pasa" pas vous ? Bon, alors j'ai des progrès à faire à la flûte de Pan...

Dans la vallée, les agriculteurs s'activent aux champs (on ne voit pas beaucoup de tracteurs, plutôt des pioches et de l'huile de coudes)

En arrivant à Salta on ne trouve pas vraiment d'hôtel qui nous satisfasse (soit c'est cher, soit c'est complet), on décide donc de continuer jusqu'à Campo Quijano, un minuscule village sur notre route pour le lendemain, ça nous avancera. Là on trouve un tout petit hôtel chez "Dom Antonio" (à moins qu'il s'agisse d'une chambre chez l'habitant, je ne sais pas trop...). C'est propre et spacieux mais vraiment très simple, même un peu trop à mon goût, avec wc et salle de bain commune qui ne ferme pas (j'aime pas trop ça) mais les gens sont sympathiques et c'est vraiment pas cher (60 pesos pour 2 personnes, soit 12 euros, mais on devra faire le café nous même). Pour une nuit, ça ira et de toutes façons, il n'y a rien d'autre.

(Tiens, je n'ai pas d'image...)

13ème jour (vendredi 26 novembre 2010) Tren a las Nubes / Salinas Grande / Purmamarca :

Voilà encore une journée exceptionnelle qui nous attend. Une étape longue mais enchanteresse. Nous partons de bonne heure (vers 8h30) et commençons par emprunter la piste de la Quebrada del Torro.

Cette piste longe la voie ferrée du "train des nuages" (le fameux Tren a las Nubes). Paysages magnifiques, atmosphère féerique lorsque le vent soulève la poussière. De la route, on observe aussi les ouvrages d'art de la ligne ferroviaire.

Un vieil indien semble égaré sur cette piste déserte, on le prend en stop pour quelques kilomètres, jusqu'à une maison isolée. Plus loin, on aura droit à un contrôle de police détaillé, mais bon, tant qu'on nous laisse passer, ça va.

On laisse derrière nous Santa Rosa et on poursuit jusqu'à San Antonio de los Cobres une bourgade isolée, où on s'arrête pour déjeuner. Dans le village, les enfants nous accostent, on n'a pas grand chose à leur donner, à part quelques bonbons mais ça semble les satisfaire.

Après le repas, on repart sur la piste en direction du Viaduc de Polvorilla. Situé à 4200 mètres d'altitude, c'est le point culminant (et le terminus) de la ligne du chemin de fer touristique. Nous ne sommes plus qu'à quelques kilomètres du Chili.

La piste devient mauvaise et étroite, on s'enfonce un peu dans le sable et certains passages de gués ne sont pas évidents, on se retrouve avec de l'eau qui gicle jusqu'en haut des vitres des portières, mais bon, je prie et ça passe.

Logiquement le train devrait arriver là vers 15h on l'attend un moment, pas trop non plus car il nous reste encore quelques heures de piste à faire, avant de décider de rebrousser chemin. On ne verra pas le train, il est visiblement très en retard, ou alors il ne circule pas aujourd'hui...

De retour à San Antonio de los Cobres, au niveau d'un troupeau de Lamas, on retrouve la Ruta 40.

La piste est caillouteuse, poussiéreuse, sablonneuse.

Je zigzag et roule assez vite pour ne pas m'enliser, l'aiguille au compteur monte : 60, 80... et tout à coup, derrière une petite bosse, un grand trou de sable mou et Boum. Je m'arrête on inspecte la voiture sous toutes les coutures, heureusement aucun dégât. Ce n'est pas un 4x4 qu'on a loué mais un break Chevrolet Waggon tout de même assez surélevé, heureusement car avec mon Avensis ou une Clio, j'aurais tout cassé.

Je parcours les 30 derniers kilomètres de piste avec prudence et on fini par déboucher sur la route 52. Mine de rien, après tous ces kilomètres de piste, ça fait du bien de revoir du goudron !

Purmamarca est indiqué à droite, on prend à gauche pour traverser Salinas Grande, un salar.

Un des plus grands déserts de sel de l'Argentine est planté là, blanc et éclatant, dans le cadre surréaliste d'un haut plateau Andin, perché à 3500 mètres d'altitude.

On part ensuite rejoindre Purmamarca, notre village étape pour ce soir. La route 52 grimpe jusqu'à atteindre un col à 4170 mètres d'altitude. En short et tongs, quand même, mais je n'y resterais pas des heures, la température est descendu de 35°C à "seulement" 11°C, c'est ce qui s'appelle "prendre de la hauteur".

La ruta 52 qui redescend jusqu'à Purmamarca est, elle aussi, somptueuse :

roches multicolores, pics et précipices vertigineux, le spectacle est complet.

Arrivés à Purmamarca, nous sommes encore à près de 3000 mètres d'altitude. On s'installe à l'hôtel El Pequeño Inti, au coeur de ce village typique aux petites maisons de pisé et bois de cactus, entouré de montagnes. C'est une bonne adresse conseillée par le Routard (140 pesos, soit 28 euros la chambre double avec petit dej).

14ème jour (samedi 27 novembre 2010) Purmamarca / Humahuaca / Salta :

Un marché artisanal est installé sur la place du village à côté de notre hôtel, on en profite donc pour y faire un tour et quelques emplettes. Gants, pull et gilets en laine d'Alpaga, vendus à un prix dérisoire, objets souvenirs, flûtes de pan ou babioles sculptées en Cactus, il y a un peu de tout, c'est coloré, on s'y attarde avec plaisir.

On prend ensuite la route vers le nord, direction Humahuaca. Nous sommes sur la Ruta 9, une section de la Panaméricaine. Nous entrons aussi dans la Quebrada de Humahuaca par la "Vallée des peintres". A cet endroit, la montagne arbore des reflets ocre, rouge, vert-de-gris ou dorés, telles de gigantesques palettes de couleur déposées là par des peintres géants.

A Tilcara, c'est un peu blindé de touristes, on ne trouve pas la direction de la forteresse précolombienne et on décide d'abandonner et de continuer.

Petit arrêt photo au niveau du Tropique du Capricorne, car c'est tout de même un endroit où on ne passe pas tous les jours.

et on poursuit jusqu'à Humahuaca.

Dans ce village, on se sent presque en Bolivie, il faut dire que la frontière n'est plus très loin.

Après la visite du village, on commence à rebrousser chemin en direction de Salta. A partir de San Salvador de Jujuy, la Ruta 9 grimpe en lacets et s'enfonce dans une sorte de forêt tropicale dense. Après tous ces déserts, c'est la surprise totale.

Nous arrivons à Salta en début de soirée, on choisi de s'installer dans une auberge de jeunesse chaudement recommandée par le Routard. Bon certes, l'ambiance est sympa, on papote avec de jeunes routards du monde entier, on se fait une partie de ping-pong, mais le tout est quand même un peu trop "djeuns" pour nous (la musique à fond à 4h du mat, c'est plus d'mon âge) et pas un modèle de propreté non plus. Par contre cette AJ est bien située, à un bloc du quartier noctambule animé de Balcarcé.

C'est là qu'on ira dévorer une demi-vache (chacun) dans l'un des nombreux restaurants du coin.

15ème jour (dimanche 28 novembre 2010) Salta :

Le temps est de nouveau gris et pluvieux, il est dit que nous ne verrons pas Salta sous le soleil. Enfin c'est pas dramatique, on a tout de même été vraiment gâtés par la météo pendant toutes les vacances. On grimpe au sommet du Téléférique

pour la vue sur la ville, qui doit certainement être bien plus belle lorsque l'horizon n'est pas bouché. Ce téléférique et cette ville entourée de montagnes nous rappelleraient presque Grenoble.

On passe la journée tranquillou à se reposer et se balader dans Salta. S'il avait fait beau, on aurait sans doute refait la Quebrada de las Conchas, tellement magnifique, mais là, ça ne vaut pas le coup.

16ème jour (lundi 29 novembre 2010) Salta / Buenos Aires :

Un dernier petit tour dans Salta et il est déjà temps de rendre la voiture de location, puis, direction l'aéroport, notre avion (compagnie LAN) décolle pour Buenos Aires à 15h15 (soit avec 10 / 15 minutes d'avance, et c'était déjà le cas sur le vol BA/Salta, mieux vaut donc être prévoyant). Vers 18h, après un transfert en remis, on "rentre à la maison", enfin à La Querencia de Buenos Aires, mais c'est vrai qu'on s'y sent déjà un peu chez nous.

Dernière soirée et dernière vache argentine engloutie au Desnivel.

17ème jour (mardi 30 novembre 2010) Buenos Aires / Madrid :

En fin de matinée on rejoint l'aéroport Eizeiza qu'on commence à connaître comme notre poche. L'avion décolle à 13h45,

il est loin d'être plein, on se fera une couchette pour 2 en squattant une rangée de 4 sièges, cool. Mais je repense à tout ce qu'on a vécu pendant ces 2 semaines formidables et j'ai du mal à trouver le sommeil.

18ème jour (mercredi 1er décembre 2010) Madrid / Paris / Grenoble :

Un froid de canard à Paris, des TGV retardés par les intempéries, 30 cm de neige en arrivant à Grenoble vers 17h. Pas de doute, les vacances sont terminées. Vivement les prochaines, mais que de merveilleux souvenirs gravés dans nos mémoires et à partager !

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